Aimable K. S., rescapé du génocide rwandais, écrit: "La souffrance a construit une maison dans mon coeur. Je pleure pour qu'elle soit détruite." Ce témoignage pose directement la question centrale qui anime cette recherche doctorale en anthropologie, centrée sur le génocide perpétré contre les Tutsi du Rwanda. Comment retrouver sa beauté intérieure en dépit des effets traumatiques du génocide et ainsi les surmonter ? Collines des mille souvenirs aborde cette question à travers des portraits, essentiellement de rescapés. Il s'agit d'un regard intime et profond, entre anthropologie et littérature, qui appréhende la vie d'aujourd'hui dans le cadre du paysage émotionnel et social de la société post-génocidaire. Un voyage vers les mille collines du Rwanda – et leur charge mémorielle –, qui esquisse des chemins de guérison.  

Andrea Grieder est anthropologue et chargée de cours à l’Université de Zurich (Suisse) avec une expertise dans l’étude anthropologique des expressions des traumatismes et des génocides. Son travail est centré sur le Rwanda et sur les formes extrêmes de violence, et sur l’importance de l’art dans les processus de reconstruction individuelle et collective, principalement en Afrique, mais aussi ailleurs dans le monde. Chercheuse associée au Centre d'Analyse et d'Intervention Sociologiques (CADIS) à l’École des hautes études en sciences sociales à Paris (France), l’auteur est également poète : elle est à l’origine du projet  Transpoesis, visant à ouvrir des espaces de créativité poétique, dont les ateliers ont lieu notamment au Goethe Institut de Kigali (Rwanda).