Le CADIS

Présentation

Créé en 1981 par une  équipe de chercheurs réunis autour d'Alain Touraine (directeur de 1981 à 1993), fondateur du centre, et constituée de François Dubet, Zsuzsa Hegedus et Michel Wieviorka (directeur de 1993 à 2009), le CADIS est un laboratoire de sociologie diversifié dans ses objets et intégré dans ses orientations théoriques et sa conception du travail de recherche. Philippe Bataille a été directeur du centre de 2009 à avril 2015. De mai 2015 à août 2016, le CADIS a été dirigé par Farhad Khosrokhavar, assisté par Alexandra Poli comme directrice adjointe. Depuis septembre 2016 Alexandra Poli est directrice du centre.

Le CADIS étudie les formes de mobilisations individuelles et collectives dans les sociétés contemporaines, et s’intéresse particulièrement aux mouvements sociaux - dans toutes leurs déclinaisons, politique, idéologique, culturelle, religieuse - et aux modes d’action des individus. Le CADIS se définit par un espace théorique original dont le postulat de départ consiste à considérer que les acteurs coproduisent l'analyse sociologique.

Le CADIS doit son nom à la méthode élaborée par Alain Touraine, l’intervention sociologique, qui repose sur l’idée que les acteurs sont en position d’élever leur capacité d’action par l’analyse de leur action, de co-produire et de s’approprier une analyse sociologique. Cette perspective-phare dans les modes d’approche des chercheurs du CADIS dépasse le cadre de cette méthode en fonction des objets et des contextes de recherche, et façonne également des méthodes plus classiques. L’approche sociologique dans laquelle s’inscrit le projet scientifique du CADIS relève d’un cadre théorique et politique qui puise sa force dans une longue tradition de travail empirique.

Le centre construit en effet ses objets en alliant une forte exigence théorique à un souci méthodologique constant, et le travail d’enquête y occupe une place prépondérante. Soulevant les enjeux du déclin de l’idée de société, ce dernier vise la compréhension de la façon dont les personnes singulières construisent leur existence, transforment par leur action les institutions, agissent pour élargir l’espace des conditions permettant à chacun de résister aux normes et aux contraintes des pouvoirs telles qu’elles s’observent par exemple dans les parcours de soin des malades, ce qui ne l’empêche pas d’être également sensible aux logiques qui déstabilisent ou détruisent la vie collective. Cette perspective implique de considérer que les dimensions du système et celles des acteurs sont coessentielles à l’analyse.

Au cœur du projet scientifique du CADIS réside également l’idée d’un grand écart, entre l’analyse de la mondialisation et des grands phénomènes planétaires, d’un côté, et de l’autre côté la prise en compte du sujet personnel, deux axes analytiques qui s’articulent constamment au sein des travaux de recherche réalisés en son sein.

Le CADIS défend, depuis ses origines, une perspective de recherche qui propose de sortir du seul cadre, classique, de l’Etat-nation pour penser les grands problèmes des sociétés contemporaines. Une des caractéristiques du projet scientifique du centre réside à la fois dans la dimension internationale qu’il a toujours privilégiée, ainsi que dans l’introduction systématique d’un point de vue « global », ou mondial dans l’approche des objets qu’il étudie - ce qui évidemment n’exclut pas de prendre en compte des logiques nationales ou locales. Ce cadre de travail engendre des liens étroits et solides avec les communautés scientifiques de nombreux pays, ce dont témoigne le nombre important de chercheurs statutaires étrangers associés au centre.

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Dernière modification : lundi 25 novembre 2019